Sainte Fuite                            

Dans la ligne de ce qu'on vient de lire : Réfugié ''volontaire'' 

nous livrons à votre réflexion cet autre écrit :''Sainte fuite''

Avertissement

    On peut fuir, contraint et forcé, pour échapper en dernière minute aux dangers de la guerre et aux sévices de l'occupant ; ou, au contraire, anticiper l'événement en se mettant d'ores et déjà à l'abri, autant que faire ce peut, par exemple en quittant les lieux les plus vulnérables tels que sont les villes, les endroits stratégiques d'un point de vue militaire, industriel, administratif, pour aller s'établir à la campagne, dans quelque lieu retiré, où pouvoir assurer son autonomie d'un point de vue corporel grâce à un jardin potager, une source d'eau potable, du bois pour se chauffer.

    Mais certains, plus avisés, veulent se mettre à l'abri des dangers qui viennent de la société elle-même, de cette société où nous vivons et qui entame sournoisement nos énergies non seulement physiques et psychologiques mais aussi morales et spirituelles. C'est contre cette atteinte insidieuse et autrement pernicieuse que d'aucuns entendent se prémunir. C'est le thème de cet écrit : ''Sainte fuite'', qui va plus loin que la problématique habituelle des ''Réfugiés''.


                                           Sainte fuite

   C'est un aspect de ma propre histoire. Au fond, j'avais ce monde en horreur et je le fuyais comme la peste. Je ne le fuyais pas par faiblesse ou lâcheté, mais c'était le choix le plus profond de mon âme qui voulait fuir la mort et trouver la vie.

    J'aurais pu faire mon parcours comme tout le monde au sein de cette société. J'en avais la capacité autant que d'autres. Ce n'est pas par manque de courage que j'y ai renoncé ; mais allais-je me forcer à faire tout le contraire de ce à quoi j'aspirais au plus profond de mon être ? Par faiblesse et manque de courage, j'aurais pu me laisser aller, me laisser filer au fil de l'eau, comme on dit, à la façon d'un fétu de paille que le courant emporte. C'eût été cela le plus facile. Faire comme tout le monde, être suiviste, conformiste. Je n'ai pas choisi de ne pas l'être pour me distinguer ou parce que je me croirais meilleur que les autres. Aucune pensée élitiste chez moi, même si je suis obligé de reconnaître qu'une ''élite'' existe nécessairement dès lors que ce n'est qu'un petit nombre, semble-t-il, qui prend le bon chemin.

    Je suis croyant, et je cite Jésus : ''Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent''. Il avait dit, d'autre part : ''Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus''. C'est, hélas, ce qui semble avoir lieu, mais qu'y pouvons-nous ? Cela a toujours été ainsi, comme en témoigne l'Histoire.

    C'est aussi, disons-le, en raison de ma faiblesse humaine que j'ai voulu fuir cette société pour qu'elle n'ait pas le dessus sur moi. Oui, il y a fuite, mais sainte fuite, car elle est raisonnée, lucide, réfléchie. Fuir le mal pour adhérer au bien est une marque de courage et d'intelligence. Ce monde-ci, comme c'est dit dans la Bible, ''gît tout entier au pouvoir du Mauvais'', et il suffit d'être tant soit peu informé de ce qui se passe dans ce monde pour en avoir l'évidence. Les médias le montrent à satiété.

    Je suis croyant, croyant en Dieu, et je me réfère à Ses saintes Ecritures, la Bible, pour m'instruire de la vérité, la Vérité certaine car Dieu est infaillible dans Ses Paroles.

    Un des textes bibliques qui m'est venu à l'esprit au sujet de la ''sainte fuite'' est celui-ci : ''Sauvez-vous de cette génération dévoyée''. Le contexte dans lequel cette parole s'inscrit est celui d'un appel à revenir à Dieu et, concomitamment, à ''se sauver'', - c'est-à-dire à prendre la fuite, - à se sauver de ce péril grave que représente ''cette génération perverse'' et ses dangers de contamination, de contagion. Revenir à Dieu et fuir ce monde, les deux semblent inséparables du fait que ce monde est devenu largement athée, qu'il a rejeté Dieu en Lui tournant le dos, avec les conséquences morales qu'un tel rejet a entraînées.

    ''Génération perverse'' ne désigne pas seulement la génération contemporaine de l'époque où ces paroles graves ont été émises, car le mot grec ''geneà'' (dans le Texte grec original), que l'on traduit communément par ''génération'', peut l'être plus fondamentalement par ''race'', ici la race humaine dont on sait par la Révélation que depuis ses origines elle est devenue, à cause de ses fautes, ''perverse''. Et l'Histoire nous le montre assez. Pervers, c'est-à-dire enclin au mal.

    La perversion est l'exact opposé de la conversion. Remarquons la similitude des deux mots, qui finissent tous les deux par ''version'', qui indique un renversement, un retournement, mais ici dans un sens contraire. La perversion : le renversement du bien vers le mal. La conversion : le retournement vers le bien.

    Quand la Parole de Dieu nous dit que le monde entier gît au pouvoir du Mauvais, le mot ''monde'' ne vise pas que l'Humanité, c'est-à-dire les personnes, considérées ici dans leur ensemble et non individuellement; il vise également tout ce qui constitue l'esprit de ce monde, sa mentalité et ses mœurs, ainsi que ses lois qui en sont le reflet. C'est tout
cela qu'il faut fuir, dont il faut ''se sauver''. Les ''médias'' sont une caisse de résonance qui amplifie encore, et combien, l'impact sur les esprits de cette perversion du monde, de ce monde pour lequel Jésus a refusé de prier : ''Je ne prie pas pour le monde''. Et, dans cette même prière au Père, il dit : ''J'ai manifesté Ton Nom aux hommes que Tu as tirés du monde pour me les donner ... Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde''.

    J'avais dit que ''pervers'' signifie enclin au mal. C'est le sens de ce mot en français. Mais je suis allé voir dans le Texte original grec. ''Pervers'' traduit le mot ''scolios'' dont la signification est plus pointue, mettant l'accent sur un aspect du mal particulièrement dangereux et pernicieux. En effet ''scolios'' signifie : oblique, sinueux, tortueux, fourbe, dissimulé. Et cela fait penser à cette forme du mal qui consiste à lui donner les apparences du bien pour s'attaquer à ceux qui sont les plus évolués dans le sens de l'humanisme et de la spiritualité. Ce sont toutes ces théories spécieuses, qui ont l'apparence de la vérité et du bien, surtout les ésotérismes qui séduisent les esprits parfois les mieux intentionnés, déguisant le mensonge derrière des voiles obscurs dont les brillances lunaires leur font penser que c'est le soleil ! Moi-même, tel un papillon de nuit, j'ai failli m'y laisser prendre, confondant la lumière avec ses contrefaçons. Raisonnements sophistiqués, spiritualités sans Dieu, qui ont de quoi séduire les esprits mal assurés. J'en fus, mais la Foi m'a mis sur la voie droite, loin des détours et des lignes obliques du mensonge où il est si facile de s'égarer. C'est tout cela, me semble-t-il, qui se cache sous le mot : perversité, et cela est pleinement applicable à notre époque qui excelle dans le mensonge et la tromperie. Ceci justifie entièrement qu'on fuie cette société pourrie jusqu'à la moelle.

    C'est quand on a pris du recul par rapport à ce monde qu'on se rend compte à quel point il est perdu, irrécupérable. A quoi bon rester sur un bateau qui va couler ! Sauve qui peut, donc !


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